Tout élu devrait savoir combien est sensible le sujet portant sur l'installation des relais pour les systèmes de téléphonie mobile.
Au-delà du fond qui reste une affaire de normes, de choix politiques, de règles d'urbanisme et qui ne rassemblera jamais les opposants et partisans sous une même bannière, il y a la forme. Et là, à Remiremont, et c'est devenu une règle intangible, la communication se révèle une nouvelle fois catastrophique.
Là, où la concertation devrait être une règle incontournable, là où l'information devrait être d'une indiscutable transparence, il n'y a d'abord que confidentialité et discrétion puis mépris du citoyen.
L'erreur à ne pas commettre est de mettre le public devant le fait accompli et de lui proposer une réunion d'information le jour où le pylône est prêt à être mis en service.
Alors qu'on ne s'étonne pas que le premier rayonnement soit plus polémique qu'électromagnétique !
Que certains citoyens ruent dans les brancards parce qu'on les a ignorés et qu'on ne leur a pas demandé leur avis alors qu'ils passent la majorité du temps à proximité des installations mises en cause, ne devrait pas surprendre.
En démocratie, c'est un droit.
Tout homme sage devrait se taire et s'empresser d'entamer immédiatement le dialogue, d'autant plus qu'il doit disposer d'arguments techniques sécurisants. Mais nous sommes à Remiremont, cité où hélas, la concertation, le dialogue et l'humilité sont largement piétinés.
Plutôt que de respecter les plaignants en facilitant le rapprochement des différentes parties prenantes, on leur fait d'emblée un procès d'intention.
Qui frappe le buisson fait sortir les serpents !
Les enseignants de Malraux, les jeunes élèves, footballeurs qui s'interrogent sur les risques qu'ils encourent ont une légitimité incontestable. C'est leur faire affront que de les jeter avec ironie:
"je ne me présenterai pas devant des gens qui n'ont aucune légitimité".
Faut-il rappeler à l'élu imprudent, qu'une action est légitime dès qu'elle est fondée en raison, en droit et en justice.
Il est indécent de leur interdire le droit à une réunion publique pour traiter du sujet. S'irriter du reproche qu'ils font de n'avoir été informés du projet que par un discret et mauvais panneau, exempt de toute information liée aux risques afférents aux rayonnements électromagnétiques, c'est reconnaître qu'on l'a mérité. Le devoir est de faire amende honorable et de ne pas ajouter à l'erreur, le dédain.
Il est grand temps que Remiremont ne soit plus le temple dédié à la discorde, où l'arbitraire est de règle quand devraient prévaloir la raison et l'entente.
La raison pourra-t-elle cette fois-ci faire plier l'entêté ?
J'en doute car "où force règne, raison n'a lieu".
L'éléphant qui refuse de tomber malgré ses côtes cassées devrait méditer la sagesse d' Horace : "La force brutale dépourvue de raison tombe sous son propre poids".