L'homme supérieur ne demande rien qu'à lui même et se garde bien de mépriser les autres. Aussi lorsqu'on veut jouer au vilain petit canard on ne peut que s'exposer au "PAN" sur le bec.
Comment ne pas comprendre la légitime colère des officiers de police qui se dévouent chaque jour, chaque nuit à la collectivité pour que le bon peuple dorme en paix ? On ne peut que se ranger à leurs côtés lorsqu'un maire les taxe avec des mots à peine voilés de "sous-produits" à l'occasion des voeux de nouvel an. Oser sans aucune pudeur affirmer que placer un Commandant de police à la tête du commissariat est un nivellement par le bas, taxer d'incompétence les officiers de police qui n'auraient pas été capables de réussir le concours de commissaire ou encore que l'avancement ne certifie pas du tout l'aptitude professionnelle est tout simplement inique et intolérable venant du premier magistrat de la ville.
A dire vrai, seuls les naïfs et les flagorneurs en seront surpris !
En aucun cas, un maire, n'a le droit et encore moins les capacités de se substituer à la hiérarchie de la police nationale pour juger de qui est apte au commandement d'une unité.
Ce qu'on attend d'un maire ce n'est pas qu'il découvre dans la presse qu'il n'a plus de tribunal, plus de commissariat et pourquoi pas plus d'hôpital, mais qu'il arpente, en payant de sa personne Préfecture, Chambre de Commerce, Ministères pour dénicher des investisseurs et attirer des services.
Un maire ne doit jamais oublier qu'il ne fait pas du bénévolat même si à l'écouter on finirait par le croire mais que les contribuables lui versent une indemnité de fonction très confortable chaque mois.
Un maire doit travailler en étroite collaboration avec les parlementaires les mieux à même de lui faire ouvrir les portes des cabinets ministériels et des grands décideurs. Or à ma connaissance, le maire n'a jamais estimé devoir solliciter le moindre entretien avec le député de notre circonscription, alors que celui-ci est proche du Président de la République.
Ce qui fait d'un maire, un bon gestionnaire c'est sa capacité à voir loin et à anticiper, sa volonté, son courage et son dynamisme à défendre sa commune au Département, à la Région et à Paris.
Abaisser les hommes, fussent-ils les légitimes défenseurs de leur profession est un exercice facile, certainement populaire lorsqu'il s'agit de la police, démagogique, mais qui traduit un profond mépris, d'autant critiquable lorsque l'on a été soi-même un cadre moyen, particulièrement actif dans le militantisme syndical.
Monsieur le Maire, il faut garder la capacité de descendre en soi-même pour y constater la pauvreté de sa demeure avant de considérer les autres pour quantité négligeable.
Se voir soi-même, c'est être clairvoyant.
Que les officiers de la Police nationale que je tiens en haute estime et que j'assure de mon soutien se rassurent, le dédain dont ils font l'objet est le même que celui subi par les Conseillers municipaux qui lui reprochent son autoritarisme, sa conception sectaire de la démocratie et sa gestion à courte vue de la ville. La lecture de son éditorial dans la revue municipale de Janvier est édifiante. On y lit que ses opposants ont des "compétences plus que douteuses"!
Venant d'un chef d'agence bancaire, s'adressant à des femmes et des hommes qui ont exercé, voire exercent encore, de grandes responsabilités de conception et de commandement, de tels propos confirment si besoin en est la laideur des prétentieux.
Je suis moins révolté de cette sotte prétention de l'homme que du ridicule de la grenouille qui croit pouvoir se faire aussi grosse que le boeuf et qui néglige les bonnes manières qui consistent tout simplement à respecter les Hommes et à aimer son prochain.
Un singe sous des insignes d'or reste un singe et celui qui a une bosse sur le front devrait de temps en temps passer la main dessus, plutôt que de diluer ses faiblesses dans le mépris, la suffisance et l'orgueil.
Souffrez, Monsieur que lorsque le chat sort ses griffes, le tigre montre ses dents.