En 2004, Jacques Attali dénonçait la fin du service national en affirmant qu'elle dégradait l'éthique de l'appartenance au même titre que les 35 heures avaient dégradé celle du travail. Il en concluait "qu'être français, cela se mérite".
Il est vrai que n'ayant plus aucun tribut à payer à la Nation, les jeunes français peuvent aujourd'hui traverser l'existence dans une France Providence qui, dans sa grande largesse et son inconscience collective, n'exige plus rien en échange de la sécurité qu'elle garantit aux Français. Ceux-ci pourraient au minimum avoir la reconnaissance du ventre, il n'en est rien!
Alors lorsque l'on siffle notre hymne national, que l'on foule le drapeau qui symbolise notre Histoire, que l'on ne se découvre plus devant nos monuments aux morts, je l'avoue : j'ai mal à la France.
Que sont devenus ces mots inscrits en lettre de bronze sur les flancs des bâteaux que je découvrais alors que je n'avais que 17 ans :
HONNEUR - PATRIE - VALEUR - DISCIPLINE
L'Honneur, poésie du devoir,
La Patrie à laquelle on appartient comme à sa mère,
La Valeur sans laquelle aucun chemin n'est possible,
La Discipline qui révèle le devoir, le respect et les règles de vie.
Lorsque des journalistes et autres "bien-pensants" crèvent l'écran en osant recommander de classer ces valeurs désuètes à la poussière de l'histoire, allant même jusqu'à affirmer que louer "la Marseillaise" et le drapeau national a un arrière goût de Front National, j'ai mal à la France.
Siffler l'hymne national ne serait qu'une manière comme une autre de s'exprimer, de faire parler de soi et que, somme toute, il n'y aurait là rien de bien répréhensible.
Pauvre France, berceau des Droits de l'Homme, pays de la liberté, de la culture, de l'art, des grandes découvertes et des Grands Hommes !
Inacceptable et douloureuse souillure que ces huhulements stridents et sauvages qui ont une nouvelle fois déchiré la nuit du Stade de France en ce bel automne !
Vilains oiseaux que ces jeunes rapaces inéduqués et inéducables venus picorer leur pitance dans la main généreuse et aveugle de la France et qui, après s'être piteusement repus, s'en viennent cracher sur elle.
Irresponsables et indécents persiflages que ces propos de journalistes et autres pinardiers de la révolution mentale à l'haleine imprégnée du soufre qui bouffe l'oxygène de nos banlieues.
Que donc est devenue la "douce France, cher pays de mon enfance..." que se plaisait à chanter le poète ?
"Etre français se mérite" et je suggère à ceux qui sifflent la France, d'aller moduler leurs youyous dans un autre paradis. Qu'ils s'en retournent à leur belle cage qui ne sait pas les nourrir.
"Qui habite partout, n'habite nulle part".