Avec la voie royale, Malraux le rebelle vagabond nous immerge dans l'ombre épaisse et oppressante d'un lointain Cambodge, à la recherche de ce qui est encore de squelettiques splendeurs de la dynastie d'Angkor.
Roman de l'échec, de la fraternité désespérée et de l'irréductible humiliation de l'aventurier traqué par la mort.
Partout, la jungle aux lianes tentaculaires emprisonnant les certitudes, l'horreur de l'inhumain, l'effroi de l'homme abandonné parmi les indigènes et les insectes géants, la terreur des bêtes sans nom.
Partout la mort, comme l'irrécusable preuve de la stupidité de la vie et la futilité de l'existence. L'écrivain fécond, voué au marbre et à l'encens prononce ici sa première oraison funèbre amenant à réfléchir sur la conscience de la mort, le sens de la vie et l'héroïsme tragique des rebelles solitaires constamment en quête d'impossibles vérités.