Comme le dit le proverbe : "on est jamais si bien servi que par soi-même". Aussi serait-il mal venu de reprocher à un maire d'utiliser le journal d'informations municipales pour flatter son action.
Mais comme dans tout, il faut savoir raison garder, user mais ne pas abuser car ce qui est immodéré ne manque pas d'interpeller le citoyen.
Que l'édito de l'exemplaire n°48 d' Aujourd'hui Remiremont nous montre un maire souriant, fier de considérer que le TGV est une grande aventure fruit d'esprits visionnaires, rien de plus normal. Pareille réalisation mérite un coup d'encensoir, même si chacun sait que nous sommes la dernière Région à être desservie mais la première à l'avoir payée de nos deniers régionaux et départementaux.
Qu'on saisisse l'occasion pour vanter une ambitieuse vision de l'avenir parait autrement prétentieux. Il est en effet temps de changer de lunettes car si le TGV arrive en gare, l'étroitesse du potentiel hôtelier de la ville, la modestie des possibilités de restauration et la platitude des projets productifs de richesse à long terme, devraient tempérer cet optimisme de circonstance.
Si nous n'avons que du blé à vendre nous pourrons toujours nous étourdir de la myrrhe odorante de l'édito nous ne vendrons pas d'orge.
Revenons à notre pousse - pousse si bien décrit par Roger Durupt. Sur les 16 pages, couverture comprise, du bulletin d'Avril, 27 photos sur à peine 50 sont consacrées au premier magistrat !!!
Un "bon gestionnaire" devrait savoir qu'à trop flatter la marchandise on finit par la rendre suspecte et qu'il ne sert à rien de souffler dans la trompette pour passer pour un esprit subtil.
L'excès de nectar est un poison et à trop jouer de la petite flûte à six trous, le chameau peut se fendre la lèvre.
Il faut se méfier des fanfarons qui disent être nuit et jour au travail, étreindre la ville avec passion. Ils en oublient au passage, qu'ils sont chaque mois payés pour faire ce pourquoi ils sont là où ils sont.
Un peu de modération dans l'égo serait de bon ton car l'éxagération est le rameau du mensonge. D'ailleurs, c'est bien connu, que le coq chante ou non le jour se lève et si l'âne a beau aller à la Mecque, il n'en est jamais revenu pélerin.