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Le 26 septembre 1944, les fenêtres et les balcons de Remiremont se sont couverts de drapeaux français et américains... Soixante deux ans après, la ville se souvient et commémore ceux, qui dans l'ombre ou à découvert ont lutté pour libérer leur cité. Mais il y a 92 ans, en août 1914, d'autres romarimontains se préparaient à vivre au rythme d'un autre conflit tout aussi meurtrier. Située à quelques dizaines de kilomètres des lignes ennemies, Remiremont sera secouée intensément par la Grande Guerre. Dès le début des hostilités, la ville, siège du quartier général de la 41ème division d'infanterie jette dans la tourmente les 5ème et 15ème bataillons de chasseurs à pieds et le 62ème régiment d'artillerie. Cinq hôpitaux militaires totalisant 1200 lits accueilleront les blessés pendant toute la durée de la guerre. Remiremont perdra 435 de ses enfants au combat et verra son économie complètement désorganisée. C'est en souvenir du passé valeureux de notre ville, par ailleurs bombardée 14 fois par l'aviation allemande, que le gouvernement décide en 1920, de donner à un Aviso Contre sous-marins, le nom de "Remiremont". De nombreux romarimontains éloignés géographiquement des choses de la mer, ignorent cette page de l'histoire maritime, qui certes modeste, n'en constitue pas moins une page de leur histoire.
En 1915, l'Allemagne mène une guerre sous-marine à outrance contre la navigation commerciale. Cette offensive constitue pour la France et ses alliés, une énorme surprise. Le monde civilisé de la mer frémit d'horreur en constatant que le sous-marin ne peut que se livrer à un acte aussi barbare qu'inhumain en coulant sa proie. Que pourrait-il faire d'autre d'un navire de commerce qu'il vient de rencontrer ? Faute d'avoir à son bord un équipage de prise, il ne peut le capturer et faire les marins prisonniers, aussi doit-il enfreindre les règles du droit international et envoyer le bateau par le fond.
A la fin de 1916, l'Allemagne aligne 152 sous-marins dont 111 opérationnels, dix fois plus qu'en 1915. Il est plus que temps de réagir d'autant plus que le 1er février 1917, une nouvelle offensive sous-marine débute. C'est un véritable coup de tonnerre au Ministère de la Marine, sans comparaison avec celui qui l'a précédé deux ans plus tôt. Cette nouvelle donne du combat en mer oblige notre marine et les marines de guerre alliées à une mutation capitale : construire au plus vite des sous-marins et des bateaux de surface capables de lutter contre eux.
En 1917, la mise en chantier d'unités légères destinées à la lutte anti-sous marine est décidée. Le 4 mai 1918, un marché prévoyant la construction sur deux ans, d'une quarantaine d'Avisos Contre sous-marins, est confié aux "Chantiers de Gironde" à Bordeaux. Par souci de discrétion ceux-ci devront avoir l'aspect de cargos. Le cahier des charges précise qu'ils devront être de "bons navires de mer, assez habitables".
Le 31 juillet 1920, le "Remiremont" commandé par l'Enseigne de Vaisseau Desprey et lancé et fait ses essais en Gironde puis en mer au large de Bordeaux. Le 31 mars 1921, il est définitivement armé à Rochefort, par un équipage de 4 officiers et 99 hommes. C'est à l'image des autres navires de la série qui ont pour nom, Dunkerque, Belfort, Verdun, Craonne... une unité de 74,95 mètres de longueur et de 9,16 mètres de largeur. C'est un beau bâtiment de combat capable de filer 20,68 noeuds (près de 40 km/heure) grâce à ses deux groupes propulseurs développant une puissance de 5000 chevaux vapeur et à ses deux hélices à quatre ailes de 2,20 mètres de diamètre. Déplaçant 897 tonnes à pleine charge, dont 204 de mazout il a un rayon d'action de 5500 kms à 11 noeuds. Il est armé de deux pièces d'artillerie fixes de 145 mm, encadrant le château central, d'une portée de 17000 mètres, d'un canon de 75 mm à la descente du gaillard et de deux mitrailleuses.
Mais la guerre est finie et plusieurs constructions sont abandonnées à la paix. Le "Remiremont" quant à lui, est désigné pour l'escadrille des patrouilleurs de Bizerte, mais il ne rallie pas. Il est mis en disponibilité armée à Cherbourg avant de regagner, si nécessaire, la Tunisie. Ses activités se limitent aux essais d'entretien à la mer.
En 1927, il est réarmé et affecté à l'école des apprentis mécaniciens. Mais le 21 décembre, lors d'un exercice en mer, quelques heures avant de rallier son affectation à Brest, une violente explosion se produit à bord. L'épurateur qui fournit l'eau douce éclate, faisant trois morts et trois blessés graves dont l'ingénieur mécanicien Lequinois qui réussit à fermer les robinets de vapeur évitant ainsi une catastrophe.
Fin janvier 1928, réparations terminées, il est mis à la disposition de la compagnie qui institue le service postal aéromaritine entre la France et l'Amérique du Sud. Il effectue une croisière en Atlantique Nord avec les élèves de l'école d'application du génie maritime avant d'être affecté en novembre comme bâtiment annexe de l'école des apprentis-marins de Brest, installée sur les navires "Montcalm" et "Armorique". On le croise fréquemment en mer de Brest à Casablanca avec à son bord les apprentis-marins et les élèves de l'école du Génie Maritime. Il est commandé par le Capitaine de Corvette Rey quand, lors d'une escale au Ferrol en 1929, il maîtrise, sur demande des autorités espagnoles, l'équipage du bateau français "Gethary" en état de mutinerie, arrête et ramène les meneurs en France. Il navigue régulièrement en Atlantique, épargné par une lutte anti-sous marine inexistante, sa vocation est axée tout entière sur la formation avec parfois des missions surprenantes.
En juillet 1930, commandé par le Capitaine de Corvette Mailloux, on le voit même conduire à Ouessant et à Molène, Monseigneur Duparc, évêque de Quimper, et le frère Colomban qui n'est autre que l'ancien Capitaine de Frégate Lefèvre, pour une tournée de confirmations dans les îles. Etrange destin pour celui qui était né d'une volonté d'éradiquer les sous marins ennemis.
En avril 1931, affecté à la Flotille de la 2ème région maritime de Brest, il représente la Marine Nationale au Pardon des Terre Neuvas de Saint Malo et à l'inauguration du bâtiment de sauvetage du port.
Entre deux missions de protection de régates entre Rouen et les îles anglaises, il est en croisière où il alterne les exercices de tir, de navigation et d'entraînement pour les ingénieurs mécaniciens, les élèves de l'école de maistrance et les brevetés supérieurs manoeuvriers.
En août 1932, alors qu'il est commandé par le Capitaine de Corvette Byr, un canon de 145 mm explose suite à une rupture de volée, occasionnant des dégâts matériels importants. Réparé il entreprend une croisière en Atlantique Nord.
En mars 1935, avec son dernier "pacha", le Capitaine de Corvette Veillecheze de la Mardière, il est présent à Bordeaux lors du passage du cyclone qui ravage la ville. Ce sera sa dernière étape. Placé en disponibilité armée à Brest, il est rayé des listes de la Flotte le 6 mars 1936.
Le 25 janvier 1937, il est remorqué au cimetière marin de Landévennec où il attendra 1938 pour être vendu et démoli.
Ainsi, durant 16 années, loin des hautes futaies de sapins verts qui font la fierté des Vosges, loin des lignes bleutées des matins sombres, un bateau de combat aura fait naviguer "Remiremont" en Atlantique et aura formé des centaines et des centaines de jeunes marins mécaniciens, manoeuvriers... et d'ingénieurs. A l'heure où les forces maritimes contribuent aux grandes fonctions stratégiques du XXIème siècle, il est bon pour la mémoire collective, de se souvenir qu'il y a 82 ans, des marins arboraient fièrement sur leur bonnet à pompon rouge, le nom de notre ville : "Remiremont". Ainsi en avaient décidé ceux qui, au gouvernement, avaient estimé que le comportement de la ville lors de la Première Guerre Mondiale, justifiait l'honneur de hisser ses couleurs et de porter le feu au-delà de la terre vosgienne.
Capitaine de Vaisseau (R) Michel BOMONT
Rédigé à 17:27 dans Remiremont | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
" Des lèvres de la femme tombent de sages avis" dit un proverbe grec...
A Remiremont, lundi dernier, nombreux étaient nos braves anciens de la Résidence du parc, à se plaindre auprès de la première adjointe de la ville, de la suppression pure et simple des passages pour piétons de la rue Charles de Gaulle d'où l'impossibilité pour eux de traverser la chaussée en toute sécurité.
Que pensez vous du conseil qu'elle leur donna tout sourire dehors ?
Que la rue faisait maintenant partie d'une zone limitée à 30km/h et que donc, nos cimes argentées n'avaient plus à craindre le danger, qu'elles étaient désormais prioritaires, qu'elles pouvaient traverser où elles voulaient... en décuplant de prudence !
Bravo ! voilà un conseil qui ignore tout des handicaps de l'âge et de la réalité de la circulation dans la ville. Pareille réponse ruine tous les efforts faits pour faciliter la vie de nos anciens.
Il est bon de parler, parfois il vaut mieux se taire, prendre un pot de peinture et tracer des passages protégés sur le macadam.
Qui veut élargir son coeur, doit rétrécir sa bouche !
Rédigé à 08:50 dans politique locale | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
j'aurais pu ajouter comme l'a fait un Gouverneur du Lions Club à qui j'ai emprunté une partie de sa devise, agir ferme !
Voir loin c'est percevoir lontemps à l'avance, à une grande distance dans l'espace et dans le temps pour saisir intelligemment, comprendre et se faire une opinion clairvoyante sur ce qu'il convient de faire pour épouser l'époque et avancer au rythme d'une planète qui, il est vrai, a tendance à s'emballer.
Voir loin, c'est bien, penser hardi c'est mieux !
C'est concevoir des notions, se forger des opinions et imaginer des solutions originales pour faire face aux difficultés qui s'annoncent.
Pour cela, notre pays a besoin de femmes et d'hommes éclairés, charismatiques, ambitieux pour la France, pas de politiciens empêtrés dans des discours empesés, démagogiques, qui embrouillent plus qu'ils n'éclairent des citoyens qui ne croient plus en rien, qui sont prêts à se réfugier tels des enfants perdus dans les bras d'une madone pareille à la vierge à l'enfant de Michel-Ange, sommeillant dans la chapelle Médicis de l'église Saint Lorenzo à Florence.
Nous sommes nombreux à avoir mal à la France mais l'heure n'est pas à la résignation ou à la mise à l'abri dans les bras d'une mère au sourire fût-il enjôleur et aux paroles flatteuses. L'heure est au sursaut et au courage.
Je ne veux pas de cette France qui se recroqueville comme un foetus qui, effrayé par le monde, refuserait le terme.
Je ne veux plus de ces politiciens ridés par le temps, dépourvus de génie et de convictions, qui ont poussé les français à donner une claque à l'Europe le 21 avril 2002, alors qu'elle est notre unique chance, notre planche de salut.
Je refuse cet Etat qui s'abime dans l'impuissance, cette Nation qui se complait dans la repentance. Celle des microcosmes politico-intellectuels et faiseurs d'opinions qui font régner un véritable terrorisme de la pensée, s'obstinent par la désinformation à occulter les aspects positifs et à amplifier les aspects négatifs de la colonisation. Or, même en se limitant au volet social et humain, le plus dénigré, la France n'a pas à rougir de son bilan.
Que peut espérer un pays qui pense séduire le Comité International Olympique en lui fredonnant de vieilles rangaines, merveilleuses en soi, mais totalement hors du temps ?
Quelle image donne-t-on avec la détestable affaire Cleastream montée de toute pièce pour tenter d'abattre un homme qui prône une rupture tranquille, raisonnée, avec des pratiques éculées et des moeurs politiques d'un autre âge ?
Si la France de toujours, celle que j'aime, veut entrer dans la France de demain elle doit relever la tête, partir sabre au clair à la conquête des grands espaces économiques, industriels, environnementaux et culturels. Pour ce faire elle doit retrouver le sens de l'effort, du travail et peut être du sacrifice. Elle a besoin d'une politique pénétrée de hardiesse et de sagacité.
La grandeur et la puissance d'un pays comme la France, tiennent, pour une grande part, à la valeur de ses dirigeants.
A l'homme hardi, la fortune tend la main.
Le chemin que veut tracer Nicolas Sarkozy pour la France est ambitieux, certes difficile mais combien passionnant. Avec lui construisons ensemble, une société ou chacun aura sa chance, l'espoir de construire une vie meilleure.
Les choses peuvent changer. Les choses vont changer.
"Nous allons ensemble construire un avenir qui cesse d'être une menace pour redevenir une promesse".
Rédigé à 13:12 dans politique générale | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)